[RP] Tensions Électriques

La centrale électrique avait retrouvée un semblant de calme. Depuis hier le gars en uniforme n'avait cessé de s'agiter en tout sens, soucieux de gagner du temps et de contenir l'inconcevable derrière le périmètre qu'il s'évertuait à contrôler. Il y eu aussi quelques bousculades entre ceux qui s'étaient enfermés là, mais Lucie n'avait jusqu'alors prêté attention à aucun de ces étrangers, sauf lorsque l'on tentait de l'empêcher de sortir de ce mouroir.

Sortir..

.. l'idée était devenue une obsession depuis qu'elle avait compris qu'on avait barricadés tout le secteur, l'empêchant par la même occasion de rejoindre la seule personne qui comptait pour elle, sa soeur. Elles s'étaient par inadvertance perdue de vue dans la forêt environnante au cours de la grande débandade et de la folie qu'avait suivi l'annonce de l'infection en ville.. et voilà qu'elle se sentait prise au piège, comme un rat, avec de parfaits inconnus qui ne lui inspiraient ni confiance ni même la moindre sympathie.

Après tout elle ne leur devait rien et même si Klyks dispensait sans doutes de précieux conseils Lucie ne supportait pas qu'on lui donne des ordres, surtout sur ce ton combien même survivre était devenu la seule priorité pour chacun. Elle se refusait d'abandonner son nouveau bien le plus précieux, la liberté, au profit de ce prétexte d'ailleurs et pensait en son for intérieur que s'il fallait faire quelque chose ça ne serait pas pour aider des gens dont elle n'avait que faire d'autant plus si ceux-ci avaient un uniforme.. ..

C'est pourquoi Lucie s'était acharnée ces dernières heures à cogner et à tenter de défoncer la barricade qui menait à la forêt, mais en vain : personne ne l'aiderait à sortir de la centrale aussi elle avait décidé d'entreprendre seule de bricoler un système d'ouverture efficace tout en renforçant la solide défense. Elle avait le temps, elle prendrait le temps de le faire avant que l'on lui prenne en tous les cas, quitte à devoir jouer des coudes ou à savater ceux qui se mettraient sur son chemin.

Et puis après avoir passé des années en prison il faut bien se rendre à l'évidence que la brunette n'allait pas se faire marcher sur les pieds que ce soit par un uniforme ou par une de ces créatures dont on entendait les râles se rapprocher.. Elle jouissait trop de cette liberté..

.. elle bénissait même ce fléau qui lui avait rendu sa liberté..

La jeune eurasienne, alors couchée en cet instant afin de rassembler ses forces après des heures de travaux, se pris à sourire.. personne n'aurait pu comprendre la signification d'un tel sourire qui, derrière ses cheveux noirs et hirsutes qui lui cachaient le visage, dévoiler une rangée de dents blanches aussi carnassières que ceux d'un infecté.. elle fut soudainement dévorée par une féroce envie de mordre la vie à pleine dent, quoi qu'il arrive, quoi qu'elle doivent faire et plus que jamais même !

Quelle ironie n'est-ce pas ? Que de se sentir enfin revivre et que de ressentir un bonheur si intense alors que l'ambiance, ici à la centrale, était devenue électrique et qu'au-delà on mourrait dans la terreur..